En 2017, 15 % des victimes des prostitutions étaient des mineurs selon l’Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH). Autre chiffre important : 5000 à 8000 adolescents vendraient leur corps en France. Récemment, plusieurs organisations (souvent basées en Ile-de-France) ont été démantelées. Fin mai 2019 à Nanterre, 7 proxénètes âgés de 18 à 23 ans ont été mis en examen pour « proxénétisme aggravé. » Ils forçaient une dizaine de femmes, dont l’âge variait de 15 à 22 ans, à gagner chacune plus de 500€ par jour. Grâce à un système très bien organisé, ils auraient ainsi récolté plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Les cités sont particulièrement touchées par le problème
Le phénomène prend beaucoup d’ampleur dans les cités notamment. Comme le souligne à franceinfo Jean Marc Droguet (directeur de l’OCRTEH), les cas se sont multipliés en quelques années : de 21 affaires en 2015 à plus de 120 en 2018. L’intéressé évoque également d’autres chiffres inquiétants : « 52 % des victimes sont mineures et ont en moyenne 15 à 16 ans (…) 15 % des proxénètes sont des mineurs ». Autre donnée à prendre en considération : les filles ne sont jamais mises dans la rue. Tout se passe via des annonces et les relations sexuelles ont lieu dans des chambres d’hôtels ou des appartements loués pour l’occasion.
Tout passe via les réseaux sociaux
Généralement, les « proies » sont repérées sur les réseaux sociaux, notamment Instagram ou Snapchat et sont généralement en rupture sociale et familiale. Elles sont d’abord amadouées avant d’être forcées à se prostituer. Un récent rapport publié par la Fondation Scelles met en lumière le fait que la prostitution par internet est en pleine expansion. D’après l’enquête menée dans plus de 35 pays, la prostitution via le web représenterait en France deux tiers de la prostitution. Une situation qui s’explique, comme le note l’un des rédacteurs, grâce « au numérique qui facilite la dissimulation, l’anonymat et la discrétion. »