Comme prévu, PNL occupe la scène médiatique avec la sortie de leur dernier album, Deux frères, vendredi dernier. Véritable plébiscite puisque le projet pète les scores en streaming, le groupe n'accorde pour autant aucune interview. Une discrétion qui se transforme en véritable stratégie de communication puisque ce même mutisme suscite interrogations et fantasmes. Nos confrères de France Bleu sont donc allés à la recherche d'informations concernant Ademo et N.O.S. Et pour ce faire, direction Brive-la-Gaillarde (Corrèze), où les deux frères ont passé l'essentiel de leur adolescence.
Une discrétion déjà présente
Tarek et Nabil Andrieu sont originaires de Corbeil-Essonnes. Mais en 2001, ils quittent la région parisienne pour s'installer à Brive. La famille s'installe d'abord dans le quartier d'Estavel puis déménage non loin de là pour un nouveau domicile. Abdel, salarié du bar situé en face de leur maison, déclare au journaliste de France Bleu, en parlant des deux frères :
"On ne les voyait pas trop, ce n'était pas des jeunes qui traînaient. Ils allaient à l'école et ils rentraient. Ils avaient une petite moto. [...] Et un beau chien imposant dans la propriété".
Un duo déjà tourné vers la musique
Relativement tôt, ceux qui deviendront plus tard Ademo et N.O.S commencent déjà à se lancer dans le rap. La professeur principale de l'aîné s'exprime auprès de Nicolas Blanzat, journaliste de France Bleu :
"Grâce aux autres élèves et en laissant traîner nos oreilles dans les couloirs, on avait des échos qu'il était impliqué dans la musique. Parfois, il poussait la fantaisie jusqu'à écrire des textes en cours."
Même son de cloche pour le cadet chez qui "on sentait déjà une forme de révolte contre le système et la société". Malik Eddibi, camarade de classe de Nabil en Terminale STG, ajoute même :
On sentait bien que sa préoccupation, c'était déjà la musique.
Des frères motivés et passionnés
Avant de former le tandem hype qui cumule millions de vues et streams en un temps record, les deux membres de PNL s'exerçaient d'abord en solo. Abdel raconte à nouveau ce qu'il entendait depuis son lieu de travail :
"J'entendais la musique en été, et j'étais loin de penser qu'ils arriveraient là où ils en sont ".
Kévin Asencio, pote de Nabil, va plus loin et revient sur le style employé par le jeune frère :
"Comme on avait des goûts communs sur les sons de l'époque, on se faisait écouter nos maquettes. [...] J'aimais bien ce qu'il faisait, il était déjà à un bon niveau avancé. Il lui manquait juste du matos. La plume n'a pas vraiment changé, c'était déjà incisif. La mélancolie, le spleen, la haine étaient déjà là. C'est pour ça que je ne suis pas étonné que ça pète, parce que c'est vraiment eux. [...] Jusqu'à l'album "Le monde chico", nous nous sommes parlés de temps en temps. Je leur ai envoyé des instrus pour leurs albums. Mais ça ne correspondait pas car ils avaient des envies bien précises, c'était précisément défini".
Méticuleux, investis, perfectionnistes, des qualificatifs qui ne datent pas d'hier et qui se vérifient encore aujourd'hui avec des prods soignées et une communication totalement maîtrisée. Et si leur absence de communication s'inscrit dans un plan bien défini, ce retour aux sources rapporté par France Bleu délivre des informations aux allures de scoops.