Depuis le 18 mars 2020, personne ne peut rentrer en prison. Sur les 188 établissements pénitentiaires en France, 19 sont touchés par le coronavirus. Il y a plus de 70 000 prisonniers pour 61 000 places, parmi eux 1600 dorment sur des matelas au sol, et la surpopulation en prison est de 116 % (ça monte à 140 % dans les maisons d’arrêt). Beaucoup d’avocats et d’associations réclament la libération de plus de prisonniers, et l'Observatoire International des Prisons, le Syndicat de la magistrature et le Syndicat des avocats ont saisi le Conseil d'Etat. La France a été récemment condamnée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour "traitements inhumains et dégradants" dans les prisons. En plus des conditions de vie difficiles, aujourd’hui les prisonniers sont privés de plein de choses qui font leur quotidien : le sport en salle, les cours, la formation professionnelle, le travail dans les ateliers, la pratique religieuse, et les rendez-vous avec leurs proches. Comment est-ce que les prisonniers vivent l’épidémie ? Qu’est-ce qu’on peut faire pour que le coronavirus ne tourne pas à la catastrophe dans les prisons ?
Notre invitée : Delphine Boesel, présidente de la section française de l'Observatoire International des Prisons.