Il y a d'abord une cantine polonaise installée devant l'Hôtel de Région. On vous y servira du goulasch et quelques breuvages inconnus (ou pas) avec le sourire... et en français, ne vous inquiétez pas.
Et puis il y a la scène polonaise, vivante, différente, touffue. Les Mitch and Mitch , big band un peu fou dont tous les membres s'appeleraient Mitch. Ou le Warszawska Orkiestra Rozrywkowa , ses bongos et son glockenspiel joués avec noeud-pap blanc. Oui : cette année, Varsovie est la ville invitée des Nuits Sonores.
C'est Ben, le leader du quatuor Global Diggers , qui a chapeauté la prog' de là-bas. Nantais installé en Pologne depuis huit ans, il connaît comme sa poche les nyctalopes de son Est. Hôte d'un club de Varsovie, il cachait mal sa passion secrète pour la nouvelle electro d'Amérique du Sud et d'Afrique :
J'invitais des DJ et j'en ai trouvé trois autres qui avaient cette même passion secrète. L'un était plus spécialisé en hip-hop, un autre plutôt en musique balkane. On joue tous les quatre côte à côte en improvisant pendant des heures.
A Lyon, ils doivent supporter de se lever un peu plus tôt : ils sont chargés chaque jour du warm-up des "apéros Warsaw" , à la maison de la Confluence.
Quatre sets chaleureux qui nous voyagent d'un continent à l'autre. Une posture presque politique qui ne manquera d'étonner le public, venu là en pensant trouver des sonorités tradis polonaises.
C'est militant dans le sens où on essaie de montrer aux Lyonnais que ce n'est pas parce qu'on est Polonais qu'on n'est pas ouvert au monde. Et inversement on n'est pas obligé de jouer de la musique yiddish pour être Polonais. C'est un beau symbole d'ouverture.
Ben espère aussi faire connaître ces artistes latinos ou afros qui émergent par dizaines loin de nos frontières.
Il y a des mecs qui bossent vraiment bien là-bas et qui ont besoin d'un relais pour exister. Et c'est une musique qui me fait vibrer.
Il ne nous reste plus qu'à nous synchroniser à ses vibrations. A avoir testé leur efficacité, ça ne devrait pas être très compliqué.