C'était en juin 2019, une collégienne de 11 ans prenait la décision de mettre fin à ses jours, unique échappatoire à ses yeux pour stopper un calvaire quotidien : le harcèlement scolaire. Evaëlle était la proie de certains de ses camarades et aussi de sa professeure de français. Les parents de la collégienne avaient porté plainte.
La professeure, 25 ans d'ancienneté, est poursuivie pour des faits concernant Evaëlle et 3 autres élèves. Selon certains camarades, la professeure "criait sans raison sur Evaëlle", Maitre Delphine Maillet, avocate des parents de la collégienne, indique que la jeune fille était prise "comme tête de turc" par l'enseignante, ce qui a ouvert la brèche et permis à d'autres enfants de se moquer d'elle.
Evaëlle subissait des coups réguliers, des bousculades, des moqueries. L'enseignante la stigmatisait en lui demandant de se tenir au milieu des autres élèves et de lui dire ce qui n'allait pas, ce qui avait pour conséquence de faire pleurer la collégienne. Evaëlle en parle à ses parents qui décident de porter plainte contre 3 élèves et de prévenir l'Académie de Versailles. Elle change de collège mais comme souvent dans ces situations, le harcèlement se poursuit, les élèves du nouvel établissement ayant eu connaissance de son passé.
La jeune fille se suicide le 21 juin 2019, en se pendant à son lit.
Les parents portent plainte et le 4 septembre, l'enseignante est placée sous contrôle judiciaire avec l'interdiction d’enseigner et l'obligation de soins psychologiques. L'Académie de Versailles reconnait que :
Les mesures d'accompagnements mises en place n'ont pas été suffisantes pour éviter le suicide de la jeune fille.
Un protocole transactionnel est alors signé, en échange d'une indemnisation, dont le montant est gardé secret, les parents s'engageant à ne pas poursuivre l’État. Jean-Michel Blanquer, Ministre de l’Éducation Nationale a déclaré, au micro de France Info :
J'annoncerai dans un mois de nouvelles mesures sur ce point.
La sensibilisation et la prévention sont des armes puissantes pour lutter contre le harcèlement scolaire
Selon un rapport de l'UNESCO, 1 élève sur 3 est victime de harcèlement dans le monde. La moitié d'entre eux sont battus, frappés ou bousculés, 34% subissent des moqueries, remarques ou gestes à caractères sexuels et 16% d'entre eux sont délibérément écartés ou ignorés par les autres. L'Unicef déclare qu'un enfant harcelé sur quatre aurait déjà pensé au suicide. Le suicide est la 2ème cause de mortalité chez les jeunes. Les 15-29 ans sont particulièrement touchés. Les causes sont diverses mais l’adolescence est un tournant.
Le 5 novembre, c'est la journée nationale contre le harcèlement scolaire. Une occasion de sensibiliser la communauté éducative aux phénomènes de harcèlement dans le milieu scolaire. Il existe un numéro gratuit, c'est le 3020 et un site qui vous guidera pour toutes les démarches.