Jeudi dernier, des députés des deux partis (Les Républicains et La République en Marche) ont quitté une commission d’enquête consacrée à l’impact de la crise sanitaire sur les jeunes car Maryam Pougetoux, vice-présidente du syndicat étudiant UNEF, était voilée.
Sur le plateau de l’émission C Politique sur France 5, Leïla Slimani a qualifié la réaction des députés de "lamentable", "indigne" et "déloyal". À ses yeux, la République ne consiste pas à humilier, à mépriser ou à ne pas reconnaître les citoyens comme tels.
La journaliste, grande admiratrice de figures féministes telles que Simone Veil, Simone de Beauvoir ou Virginia Woolf, a indiqué que le féminisme ne consistait pas à rejeter une femme voilée, mais à faire preuve d’humanisme.
On peut être contre le voile […] mais il y a une grande différence entre être contre et s’attaquer à une femme voilée […] c’est réduire la femme à ce qu’elle a, ou n’a pas, sur la tête."
Un peu plus tôt dans l’émission, Leïla Slimani s’était déjà exprimée sur le penchant actuel qu’ont les gens à préférer l’indignation plutôt que la réflexion, la radicalité plutôt que la nuance, l’intelligence ou la compréhension.
Anne-Christine Lang, députée LaREM, fait partie de celles et ceux qui ont quitté la commission d’enquête à cause de Maryam Pougetoux, l’étudiante voilée. Leïla Slimani a remis en question l’argument féministe que la députée brandissait pour justifier son départ de l’Assemblée : "Est-ce que la femme qui voit là un signe de soumission se comporte de la même manière avec tous les gens qu’elle pense soumis ? Est-ce qu’elle méprise les gens soumis ?"
Mme Lang a répondu aux propos de Leïla Slimani sur Twitter :
Selon le règlement de l’Assemblée Nationale, les visiteurs ou personnes auditionnés (ce qui était donc le cas de Maryam Pougetoux) ne sont pas interdits de porter des signes religieux.