44,4 millions de tonnes d'équivalent CO2, soit 10 % des émissions annuelles totales de la France. C'est, selon la plateforme en ligne Climate Watch, ce que dégage chaque année la production d'Amazon. En cause, les fermes de serveurs du géant d'Internet, les fameux Data centers mais aussi, et surtout, le tentaculaire réseau de livraison, principalement par camion, donc très gourmand en gaz à effet de serre. Alors pour réduire l'impact de son entreprise sur le réchauffement climatique, le "divin chauve" Américain, homme le plus riche du monde à la tête de 130 milliards de dollars, y met de sa poche. Il dote personnellement le Bezos Earth Fund (Fonds Bezos pour la Terre) de 10 milliards de dollars "pour commencer", ajoutant que les premières subventions à des chercheurs, militants et ONG seront attribuées cet été.
Greenwashing, es-tu là ?
"Nous pouvons sauver la terre", affirme-t-il sur son post Instagram. "Cela nécessite une action collective dans grandes et petites entreprises, des Etats, des organisations mondiales et des individus. La terre c'est la chose que nous avons tous en commun. Protégeons-la, ensemble", conclut-il.
En septembre dernier, Jeff Bezos avait promis qu'Amazon atteindrait la neutralité carbone en 2040, une annonce qui accompagnait une vaste campagne devant permettre de remplir - avec 10 ans d'avance - les engagements climatiques de l'accord de Paris. Pour autant, ces multiples engagements n'avaient pas évité au géant de la vente en ligne d'être la cible privilégiée de contestations lors du Black Friday, journée devenue symbole de la surconsommation, ni les 300 salariés du groupe Amazon Employees for Climate Justice (AECJ), de critiquer ouvertement, le 27 janvier dernier, la politique environnementale de leur entreprise. Et d'être rappelés à l'ordre par la direction.
Ainsi, de nombreux observateurs, politiques et défenseurs de la cause climatiques voient dans cette dernière décision un nouvel acte de Greenwashing. 10 milliards de dollars sont-ils suffisants pour s'acheter une conscience ou sont-ils suffisants pour avoir un impact contre le changement climatique ? Tel est tout l'objet du débat.