La pédophilie : est-ce qu’on peut mieux combattre ce tabou ?
Le procès du prêtre Bernard Prénat a commencé mardi 14 janvier 2020 à Lyon. Quand on entend parler de pédophilie, c’est souvent au sein de l’Église. En France, mais aussi aux États-Unis, au Chili, en Allemagne, en Irlande ou en Australie, des dizaines d’actes pédophiles ont été commis par des prêtres, qui ont été couverts par leur hiérarchie. Mais la pédophilie ne concerne pas que l’Église, elle se passe aussi à l’école, au sport et dans 80 % des cas, l’agression a lieu au sein de la famille… La pédophilie touche toutes les catégories sociales et toutes les franges de la population. En France, il y a 20 000 plaintes par an pour abus sexuel sur mineur. Ça fait 54 par jour, soit 2,3 plaintes par heure. Et ce chiffre ne prend pas en compte les plaintes qui ne sont pas déclarées (on estime que seulement 10% des cas sont révélés). Des avocats, des victimes et des associations disent que la France est l’eldorado des pédophiles et qu’on ne sait pas empêcher ni punir les agressions sexuelles sur mineurs parce qu’il y a un tabou autour de ce sujet : les enfants parlent peu, on manque de formation dans la police, au sein du personnel médical, dans les écoles et même chez les parents. Est-ce que la pédophilie est suffisamment combattue ? Est-ce qu’il faut lever le tabou sur le sujet pour mieux la combattre ? C’est la battle du jour.