Est-ce que vous vous sentez encore libre ?
Pendant plus de 2 mois, la moitié de la population mondiale a vécu des privations de liberté : confinement, interdiction de rassemblement, fermeture des restaurants, des commerces, des bars, restrictions de circulation, port du masque obligatoire, formulaires de traçage dans les restaurants. On a aussi connu des outils de surveillance de masse exceptionnels, comme les drones utilisés par la police à Marseille, Nice ou Paris, le tout encadré par la loi et « l’Etat d’urgence sanitaire ». En mai 2020, la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) et le Défenseur des droits ont publié un avis et une lettre aux députés français sur l’état d’urgence sanitaire, en disant qu’il fallait faire attention à son impact sur la vie démocratique et sur les libertés individuelles. Ces dispositifs d’exception sont globalement acceptés par les populations, déjà parce qu’ils sont provisoires et aussi parce que l’enjeu est la lutte contre une pandémie mondiale. Mais ça pose une question : celle de la liberté.
Notre invitée : Laurence Devillairs, philosophe